vendredi 8 octobre 2010

Aller (encore) plus haut…

Impossible de quitter la Bolivie sans partir à la découverte du Salar d’Uyuni et du désert de Lipez. Ce circuit incontournable est très touristique mais pour éviter la foule à chaque arrêt, on suit le conseil d’Alex&Claire, on décide de partir de Tupiza plutôt que d’Uyuni. Depuis Potosi, on prend un bus vieillissant et overbooké (plus de 80 personnes) pour 8h sur une troisième route de la mort (piste en travaux, croisement très juste) : encore un trajet mémorable ! Enfin à Tupiza, bourgade aux portes du désert de Lipez, on réserve notre excursion de 5 jours. Après une bonne nuit, on fait la connaissance de Samuel notre chauffeur-guide et de Mama Ista notre cuisinière et c’est parti ! On traverse d’abord des paysages de gorges et de canyons du Far West aux couleurs ocre et rouge.


Une première crevaison nous montre les talents de Samuel : 15 min à peine pour changer la roue. Puis on fait une petite promenade au milieu des ruines de San Antonio, un  mini Machu Picchu habité par des « viscache » (lapin-écureuil, merci Nadia pour la capture :-)). Au bout des 11h de trajet, on entre enfin dans la Réserve nationale de faune andine Edouardo Avaroa. Et après une bonne soupe de Mama Ista, on s’endort comme des bébés dans notre refuge non chauffé bien sûr !

Le lendemain matin, on reprend la piste. Premiers arrêts aux Lagunas Collpa et Hedionda pour observer de loin des flamants roses. Avant de déjeuner, quoi de mieux qu’un bon bain chaud dans des « Aguas calientes » (37°C) au milieu d’un décor naturel fabuleux ! Puis on continue notre route vers le désert de Dali et ses pierres sphériques taillées par le vent. On arrive en fin d’après midi au pied du Licancabur, volcan à la frontière du Chili, pour une promenade au bord des lagunas Blanca et Verde.


On s’installe pour deux nuits dans une « cabanas » non loin de là, sous ce nom comprenez refuge sans chauffage et sans eau. Après encore un succulent dîner de Mama Ista, Samuel nous présente notre guide pour le lendemain, Seraphin. Une courte nuit (réveil 4h du matin), un petit déjeuner à la lampe frontale et on grimpe dans le 4x4 pour s’approcher au plus prêt de notre objectif du jour : le sommet du Licancabur (5920m). A 5h, on commence donc l’ascension à 4600m dans le noir et par -5°C sous un ciel étoilé. Au début la pente est douce, le guide nous impose un rythme très lent pour nous économiser. Vers 6h voilà le soleil, il éclaire la vallée et dévoile un paysage cosmique, un des plus beau qu’on ait pu voir à ce jour : au premier plan les belles lagunas Blanca et Verde et au deuxième plan un champ de volcans de toutes tailles et formes.


A partir de 4800m, l’essoufflement est de la partie. Dès 5000m, le mal de l’altitude s’abat sur Laure, la fréquence des pauses augmente, même à l’arrêt elle a du mal à reprendre son souffle et son mal de tête est de plus en plus intense. A 5200m, il est 10h, le guide nous informe qu’a cette allure, on ne parviendra pas au sommet : Ahhhhhh ! On scinde alors le groupe en deux : les filles continuent à leur rythme avec le guide et Ben et moi tentons seuls l’ascension de ce sommet qui nous fait tant rêver. On arrive rapidement à 5500m, mais le souffle se fait court et Ben commence à être lui aussi atteint par le mal de l’altitude. Une pause toutes les 5 min, la pente est de plus en plus raide, on a l’impression de ne pas avancer dans les gravillons. De leur coté, les filles atteignent les 5400m avant d’entamer leur descente. Le guide les quitte là et nous rejoint pour nous indiquer le bon chemin. A 5700m Ben renonce à contre cœur et je continue avec le guide. Il m’entraîne à un rythme dingue jusqu’au sommet. A 12h30 soit après 7h30 de montée, je suis épuisé mais j’y suis et je profite d’une vue aérienne sur tous les volcans alentours de Bolivie mais aussi du Chili. On ne s’éternise pas en haut (à peine 10min) et on attaque la descente par une pente à 45° d’abord en sable puis en gravier : « il suffit de sauter et ça descend tout seul ». J’arrive miraculeusement à rejoindre les filles et Ben sans rien me casser. La fin de la descente est longue, on se rend compte de tout ce qu’on a monté dans le noir mais la vue est toujours aussi magique. On arrive enfin au 4x4 vers 15h : c’est la délivrance. On est tous très fatigués mais bien contents de s’être lancés dans cette ascension. Un bon repas de Mama Ista et au dodo à 17h !

Le lendemain, debout 4h du matin pour rejoindre les geysers Sol de Mañana à l’aube : on entend le sol bouillonner, les petits cratères apparaissent et disparaissent dans la fumée à la lueur des premiers rayons du soleil.



On file ensuite prendre notre petit déjeuner au bord de la Laguna Colorada : un beau spectacle ces flamants roses de James sur toute cette étendue d’eau rougeâtre. On reprend la piste direction le Desierto Siloli et son fameux arbre de pierre puis vers la belle Laguna Charcota où on approche au plus prés des flamants roses : on ne se lasse pas de les observer dormir, manger ou voler.


On déjeune avec une vue sur le volcan actif d’Ollague puis on traverse le petit Salar de Chiguana pour rejoindre Chuvica et son hôtel de sel pour notre dernière soirée et nuit avec Nadia, Ben&Candice. Pour ne pas changer, réveil à 4h du matin pour rejoindre la petite “Isla de Pescado » sous la Lune couchante.


Depuis le sommet de l’île, au milieu de ses cactus millénaire, on admire le lever de soleil sur l’immense Salar d’Uyuni, le plus grand désert de sel du monde (12500 km²).


On continue ensuite notre route vers le mirador du volcan Tupuna pour un autre point de vue sur le salar. Enfin, on imagine et réalise tous nos délires photographiques sur cette étendue d’hexagones blancs.


Sur la route du retour à Tupiza, on laisse Nadia, Ben&Candice à Uyuni première étape de leur retour vers la France. Merci eux ainsi qu’à notre fun Mama Ista et notre pilote/MacGyver Samuel pour ce tour qui restera un des plus beau souvenir de notre tour du monde.


L'album photo est ici.

L&L pour EWTnews

2 commentaires:

nadia a dit…

Effectivement l'excursion était vraiment inoubliable ! Je vais commencer le tri de mes photos. Gros bisous

Unknown a dit…

Des moments forts voire même suer forts ; une équipe de jeunes qui en veulent encore et encore ; pas de limites pour des découvertes enivrantes mais risquées...

Bonne continuation en amoureux...
O