jeudi 2 décembre 2010

Best-of Amérique du sud


27920 km, 11 semaines et 5h30 de transport/jour, c’est ce qu’il nous a fallu pour explorer la cordillère des Andes et ses alentours de Santiago à Buenos Aires. On a particulièrement apprécié les multiples facettes du Chili, les trésors précolombiens du Pérou, l’authenticité bolivienne, et le boeuf argentin ;-)


Nos coups de cœur communs sont les paysages lunaires du nord Chili, les sites Incas de la Vallée Sacrée au Pérou, la découverte du désert du Sud Lipez dont l’ascension du Licancabur en Bolivie et la faune fabuleuse de la péninsule Valdès en Argentine.


Pour conclure, en restant vigilant face à l’insécurité parfois présente, il est très agréable de découvrir les magnifiques sites naturels de ces 4 pays et la richesse culturelle péruvienne et bolivienne. A noter, il existe une grande disparité de confort de transport et d’hébergement entre ces pays mais globalement une qualité culinaire toujours appréciable.

L&L pour EWT news

mercredi 27 octobre 2010

Quelle belle chute !

Pour notre dernière étape avant le retour, on part sous les tropiques : direction Iguazu à la frontière brésilienne, 4600 km au nord d’Ushuaia. On se balade une journée entière dans la jolie réserve naturelle voisine qui renferme les fameuses chutes d’Iguazu. Quel spectacle cet ensemble de 275 cascades sur un front de 2,5 km : le débit d’eau (6 millions L/s) et le bruit sont vraiment surprenants et grâce aux passerelles aménagées on s’approche au plus près des chutes et on entre dans les nuages de brume qu’elles alimentent.



On y croise aussi quelques petites bêtes : des coatis (un cousin du raton laveur), de beaux oiseaux colorés et des iguanes.


On fait le lendemain une petite escapade du coté brésilien pour visiter le barrage d'Itaipu à la frontière du Paraguay. C’est la 2ème plus grande centrale hydroélectrique du monde (après le barrage des Trois-Gorges en Chine), il produit 25 % de l'énergie électrique consommée par le Brésil et 90 % de celle consommée par le Paraguay. C’est un petit périple pour l’atteindre en bus locaux mais sur place les visites sont très bien organisées. La taille du barrage est très impressionnante ainsi que l’étendue d’eau retenue.


On redescend ensuite en bus de nuit jusqu’à Buenos Aires. Pour notre dernier long trajet en bus, on est gâté : d’abord une vitre cassée puis un barrage routier de grévistes à l’arrivée. Mais tout ça est vite oublié grâce à l’accueil chaleureux de Sophie (la sœur d’une ancienne collègue de Laure). On passe trois belles journées à découvrir à pied et en métro ce Paris latino : une grande capitale des plus agréable. 


L'album photo est ici.

L&L pour EWTNews

jeudi 21 octobre 2010

Fin del Mundo

Un bus de nuit et un de jour nous sont nécessaires pour rejoindre El Calafate tout au sud de la Patagonie argentine. C’est la ville d’accès au parc national Los Glaciares et sa vedette : le glacier Périto Moreno (250 km² de glace). On fête l’anniversaire de Loïc dans la meilleure parilla de la ville où on fait la connaissance d’un gentil couple de français. Le lendemain, on part tous les 4 découvrir ce géant de glace. Le parc très touristique est bien aménagé pour profiter du glacier sous tous ses angles et avec ses nombreuses passerelles, on accède au plus près de son impressionnante paroi.


Sur la route du retour, on longe le Lac Argentino, le plus grand de Patagonie, et on reste bouche bée devant sa couleur bleu/vert turquoise qui nous rappelle certains lagons de Polynésie à 30°C près.


Le temps d’une journée on part à El Chalten au nord du parc national Los Glaciares. La météo n’est pas avec nous, on entame le trek face au vent (100km/h) : on s’accroche ! Après 4 km de marche dans ces conditions, on déjeune rapidement au bord de la Laguna Capri depuis laquelle on peut admirer le Cerro Fitz Roy par beau temps :-(. Sur le chemin du retour, une éclaircie nous permet d’avoir une vue dégagée sur la vallée.


On boucle notre découverte de la Patagonie du coté chilien. On se sent déjà un peu au bout du monde à Puerto Natales, une petite ville portuaire bien agréable. C’est aussi la porte d’entrée au parc national Torres del Paine du nom de ses trois formations granitiques emblématiques. On ne passe qu’une journée dans ce haut lieu du trekking et on en prend déjà plein les yeux : pics enneigés, lacs aux différentes nuances de bleu, steppe patagonienne, guanacos et majestueux glacier.


On poursuit notre descente vers le bout du monde : Ushuaïa. Notre première impression est très mitigée : ce n’est pas le petit village perdu à l’extrême sud du continent qu’on imaginait mais plutôt un grand port disgracieux. Après une bonne nuit de sommeil, on parcourt la ville à pied et on se laisse tenter par un tour en bateau sur le canal de Beagle, chemin des expéditions vers l’Antartique. Malheureusement la météo ensoleillée tourne très vite pour une tempête de pluie glaciale : dommage qu’on ait opté pour le petit bateau de pêcheur sans abris ;-). On aperçoit quand même les colonies de cormorans et les lions de mer peuplant les îlots dispersés sur le canal.

Le lendemain, on fait une belle randonnée le long des baies de Ensenada et Lapataia dans le parc national Tierra del Fuego : une météo clémente et des beaux panoramas sont au RDV.


L'album photo est ici.

L&L pour EWTnews

jeudi 14 octobre 2010

Direction la Patagonie…

Au revoir l’Altiplano, on amorce tranquillement notre descente avec comme première étape argentine la  Quebrada de Humahuaca : un profond canyon formant une voie d'accès naturelle depuis les haut-plateaux boliviens vers la pampa. On y découvre en autre la remarquable forteresse « Pucará de Tilcara » et des paysages arides d’une grande beauté.


On rejoint ensuite Mendoza au coeur de la viticulture argentine. Dans ses environs, on découvre à vélo les établissements vinicoles de Maipú où sont élaborés les meilleurs Malbecs du monde.  


Encore un grand saut de puce vers le sud pour débarquer à San Carlos de Bariloche en bordure du lac Nahuel Huapi, dans le parc national du même nom. On prend une bonne bouffée d’air frais et on fait de belles randonnées dans cette « Suisse Argentine » réputée pour ses magnifiques paysages de lacs et montagnes, ses fabriques de chocolat et son domaine skiable. 

Direction la côte Atlantique pour notre entrée en Patagonie. Depuis Puerto Madryn, on accède à la réserve naturelle protégée de la Péninsule Valdés. Cette presqu’île est surtout connue pour sa faune marine variée et abondante. On part donc en bateau la découvrir et on n'est pas déçu : les baleines franches australes qui viennent pour se reproduire et mettre bas à cette période sont au RDV, elles passent tout près de l’embarcation et s’amusent même à sauter telles « Flipper le dauphin » malgré leur 40 tonnes ! 




On a même le droit en bonus à un ballet de dauphins de Commerson, petit dauphin noir et blanc d’un mètre à peine. De retour sur la terre ferme, on traverse la péninsule pour aller observer les familles d’éléphants de mer en pleine sieste et des rigolos pingouins de Magellan (50cm max).


L'album photo est ici.

L&L pour EWTNews

vendredi 8 octobre 2010

Aller (encore) plus haut…

Impossible de quitter la Bolivie sans partir à la découverte du Salar d’Uyuni et du désert de Lipez. Ce circuit incontournable est très touristique mais pour éviter la foule à chaque arrêt, on suit le conseil d’Alex&Claire, on décide de partir de Tupiza plutôt que d’Uyuni. Depuis Potosi, on prend un bus vieillissant et overbooké (plus de 80 personnes) pour 8h sur une troisième route de la mort (piste en travaux, croisement très juste) : encore un trajet mémorable ! Enfin à Tupiza, bourgade aux portes du désert de Lipez, on réserve notre excursion de 5 jours. Après une bonne nuit, on fait la connaissance de Samuel notre chauffeur-guide et de Mama Ista notre cuisinière et c’est parti ! On traverse d’abord des paysages de gorges et de canyons du Far West aux couleurs ocre et rouge.


Une première crevaison nous montre les talents de Samuel : 15 min à peine pour changer la roue. Puis on fait une petite promenade au milieu des ruines de San Antonio, un  mini Machu Picchu habité par des « viscache » (lapin-écureuil, merci Nadia pour la capture :-)). Au bout des 11h de trajet, on entre enfin dans la Réserve nationale de faune andine Edouardo Avaroa. Et après une bonne soupe de Mama Ista, on s’endort comme des bébés dans notre refuge non chauffé bien sûr !

Le lendemain matin, on reprend la piste. Premiers arrêts aux Lagunas Collpa et Hedionda pour observer de loin des flamants roses. Avant de déjeuner, quoi de mieux qu’un bon bain chaud dans des « Aguas calientes » (37°C) au milieu d’un décor naturel fabuleux ! Puis on continue notre route vers le désert de Dali et ses pierres sphériques taillées par le vent. On arrive en fin d’après midi au pied du Licancabur, volcan à la frontière du Chili, pour une promenade au bord des lagunas Blanca et Verde.


On s’installe pour deux nuits dans une « cabanas » non loin de là, sous ce nom comprenez refuge sans chauffage et sans eau. Après encore un succulent dîner de Mama Ista, Samuel nous présente notre guide pour le lendemain, Seraphin. Une courte nuit (réveil 4h du matin), un petit déjeuner à la lampe frontale et on grimpe dans le 4x4 pour s’approcher au plus prêt de notre objectif du jour : le sommet du Licancabur (5920m). A 5h, on commence donc l’ascension à 4600m dans le noir et par -5°C sous un ciel étoilé. Au début la pente est douce, le guide nous impose un rythme très lent pour nous économiser. Vers 6h voilà le soleil, il éclaire la vallée et dévoile un paysage cosmique, un des plus beau qu’on ait pu voir à ce jour : au premier plan les belles lagunas Blanca et Verde et au deuxième plan un champ de volcans de toutes tailles et formes.


A partir de 4800m, l’essoufflement est de la partie. Dès 5000m, le mal de l’altitude s’abat sur Laure, la fréquence des pauses augmente, même à l’arrêt elle a du mal à reprendre son souffle et son mal de tête est de plus en plus intense. A 5200m, il est 10h, le guide nous informe qu’a cette allure, on ne parviendra pas au sommet : Ahhhhhh ! On scinde alors le groupe en deux : les filles continuent à leur rythme avec le guide et Ben et moi tentons seuls l’ascension de ce sommet qui nous fait tant rêver. On arrive rapidement à 5500m, mais le souffle se fait court et Ben commence à être lui aussi atteint par le mal de l’altitude. Une pause toutes les 5 min, la pente est de plus en plus raide, on a l’impression de ne pas avancer dans les gravillons. De leur coté, les filles atteignent les 5400m avant d’entamer leur descente. Le guide les quitte là et nous rejoint pour nous indiquer le bon chemin. A 5700m Ben renonce à contre cœur et je continue avec le guide. Il m’entraîne à un rythme dingue jusqu’au sommet. A 12h30 soit après 7h30 de montée, je suis épuisé mais j’y suis et je profite d’une vue aérienne sur tous les volcans alentours de Bolivie mais aussi du Chili. On ne s’éternise pas en haut (à peine 10min) et on attaque la descente par une pente à 45° d’abord en sable puis en gravier : « il suffit de sauter et ça descend tout seul ». J’arrive miraculeusement à rejoindre les filles et Ben sans rien me casser. La fin de la descente est longue, on se rend compte de tout ce qu’on a monté dans le noir mais la vue est toujours aussi magique. On arrive enfin au 4x4 vers 15h : c’est la délivrance. On est tous très fatigués mais bien contents de s’être lancés dans cette ascension. Un bon repas de Mama Ista et au dodo à 17h !

Le lendemain, debout 4h du matin pour rejoindre les geysers Sol de Mañana à l’aube : on entend le sol bouillonner, les petits cratères apparaissent et disparaissent dans la fumée à la lueur des premiers rayons du soleil.



On file ensuite prendre notre petit déjeuner au bord de la Laguna Colorada : un beau spectacle ces flamants roses de James sur toute cette étendue d’eau rougeâtre. On reprend la piste direction le Desierto Siloli et son fameux arbre de pierre puis vers la belle Laguna Charcota où on approche au plus prés des flamants roses : on ne se lasse pas de les observer dormir, manger ou voler.


On déjeune avec une vue sur le volcan actif d’Ollague puis on traverse le petit Salar de Chiguana pour rejoindre Chuvica et son hôtel de sel pour notre dernière soirée et nuit avec Nadia, Ben&Candice. Pour ne pas changer, réveil à 4h du matin pour rejoindre la petite “Isla de Pescado » sous la Lune couchante.


Depuis le sommet de l’île, au milieu de ses cactus millénaire, on admire le lever de soleil sur l’immense Salar d’Uyuni, le plus grand désert de sel du monde (12500 km²).


On continue ensuite notre route vers le mirador du volcan Tupuna pour un autre point de vue sur le salar. Enfin, on imagine et réalise tous nos délires photographiques sur cette étendue d’hexagones blancs.


Sur la route du retour à Tupiza, on laisse Nadia, Ben&Candice à Uyuni première étape de leur retour vers la France. Merci eux ainsi qu’à notre fun Mama Ista et notre pilote/MacGyver Samuel pour ce tour qui restera un des plus beau souvenir de notre tour du monde.


L'album photo est ici.

L&L pour EWTnews

dimanche 3 octobre 2010

We survived in Bolivia !

On quitte Lima pour rejoindre la Bolivie et nos trois nouveaux compagnons de route : Nadia (déjà passé nous voir en Inde), Benjamin & Candice (nos ch’tis préférés). Après 28h, 3 bus et un passage de frontière sans encombre, on est content d’arriver à Copacabana, lieu de pèlerinage des boliviens en bordure du Lac Titicaca. On retrouve nos 3 compères et on déguste de bonnes truites avant de grimper jusqu’au calvaire pour une vue imprenable sur le village et le lac.


Le lendemain on embraque sur un bateau-taxi pour l’Isla del Sol. En route on fait la connaissance d’un sympathique couple de français en tour du monde, Elodie & Michel. En leur compagnie, on fait une belle marche pour traverser l’île du nord au sud, du village de Cha’llapampa à celui de Yumani en passant par les ruines de Chinkana. En route, on en prend plein les yeux : des panoramas magnifiques sur de belles criques et sur la cordillère Royale. 


On passe la soirée et la nuit sur l’île avant de reprendre le bateau pour Copacabana puis le bus pour La Paz, la capitale la plus haute du monde (étagée de 3200 à 4000m). On s’installe dans une auberge centrale et on réserve notre activité du lendemain… la descente de la route de la mort en VTT. Il s’agit de la route des Yungas reliant La Paz à Coroïco connue pour son extrême dangerosité (300 morts/an). Depuis 2007, la partie la plus dangereuse est évitable grâce à l'existence d'un nouveau tracé, mais elle est toujours empruntée. On enfourche les VTT à La Cumbe, un col à 4600m en périphérie de La Paz, et c’est parti pour 64 km de descente en bordure de précipices. Cinq heures plus tard, on arrive tous entiers près de Coroïco à 1200m d’altitude aux portes de l’Amazonie. Les paysages défilant sous nos yeux passent de cols enneigés à une forêt tropicale et la température grimpe de 0 à 36°C. Mal aux fesses et aux avant-bras mais contents de l’avoir fait. Merci à Ben d’avoir insisté et d’avoir tout filmé.



Pour se remettre, on consacre la journée suivante à la découverte de la Paz : ses marchés dont celui des sorcières ; sa place San Francisco et sa belle église baroque, son vieux quartier colonial dont la charmante calle Jaen, et enfin El Alto pour une vue panoramique sur la ville et le volcan Illimani rougissant au coucher du soleil.


On part ensuite deux jours dans le magnifique parc national Sajama qui s’étend autour du volcan du même nom, le plus haut sommet de Bolivie (6540m), au programme : une belle randonnée entourés de troupeaux de lamas et de quelques vigognes, une baignade dans des sources chaudes au milieu de paysages grandioses, et surtout un sentiment de sérénité rare.


On repasse par La Paz le temps d’une soirée et on en profite pour assister à une représentation de Pepe Murillo : un agréable spectacle de danses et de chants folkloriques dont une berceuse pour Nadia ;-) Etape suivante Cochabamba, troisième ville de Bolivie, elle est à mi-chemin entre les sommets andins et la plaine bolivienne. C’est notre point de départ pour une petite excursion en Amazonie : objectif Villa Tunari et son écoparc Machia. Après 1h d’attente pour que le bus soit plein, puis 4h de trajet sur une autre route de la mort, on déguste du surubi (poisson d’Amazonie) avant de se casser le nez à l’entrée du parc triplement fermé (le lundi, après 16h et pour travaux). On arrive juste à discuter avec un bénévole français qui s’occupe de promener un puma en laisse dans la jungle et d’apercevoir quelques perroquets et des Ouistitis.


Le lendemain, on découvre la ville : une belle balade entre ses charmantes places ; une montée en téléphérique jusqu’au Cristo de la Concordia (Christ géant plus haut que ceux de Rio et Lisbonne) pour une vue sur toute la ville ; un avant-goût d’Argentine dans une très bonne parrilla ; et enfin un défilé animé le long du Prado à l’occasion de la fête municipale.


On grimpe en soirée dans un bus de nuit pour rejoindre Sucre, la capitale constitutionnelle du pays. Le bus n’est pas d’un confort exceptionnel mais on arrive plus ou moins à dormir. A une heure de l’arrivée, il est victime d’un barrage routier : les villageois réclament le téléphone. C’est légitime certes mais pour nous ça devient de plus en plus problématique les heures passant. Neuf heures plus tard, une fois nos vivres presque épuisées et des discussions inutiles avec le chauffeur du bus content d’être en congé forcé, on se résigne à passer le barrage à pied. Heureusement, on arrive à trouver de l’autre coté un taxi et un local qui veulent bien nous amener jusqu’à Sucre, à 30 km de là. On a donc plus qu’une soirée et une matinée pour explorer ce « bijou d’art baroque d’Amérique Latine » dont la première université bolivienne,  et une visite très instructive de la Casa de la Libertad où fut proclamée l’indépendance de la Bolivie. Une ville à l’européenne où les traditionnelles Mamas andines font place aux jeunes étudiants chics.


On continue notre découverte des multi-facettes de la Bolivie à Potosi, ville fondée au pied du Cerro Rico (« Montagne riche ») par les espagnols pour l’exploitation de cette fabuleuse mine d'argent. Il est encore exploité par des mineurs organisés en coopératives. Ils sont âgés de 14 à 60 ans, de père en fils, ils creusent 8h par jour dans tous les sens dans cet énorme gruyère. Dès le début de la visite, on entre dans une des galeries, on se sert à la paroi pour laisser passer les chariots remplis de minerais (argent, étain et zinc). Les plus courageux descendent dans des galeries plus étroites pour apporter aux mineurs feuilles de coca, dynamite et alcool à 90° dans la poussière, l’humidité et la chaleur : Germinal en 2010…
De retour en ville, on visite la Casa Nacional de Moneda où était frappée la monnaie jusqu’en 1909.


L'album photo est ici.

L&L pour EWT News

jeudi 16 septembre 2010

Sur la route des Incas…

On quitte San Pedro de l’Atacama pour rejoindre le Pérou. Après un bus de nuit, un taxi pour passer la frontière et un bus de jour, on arrive enfin à Arequipa, notre première étape péruvienne. En route, les paysages désertiques défilent sous nos yeux. On est tous les cinq un peu surpris : on imaginait le Pérou bien plus vert !



On débarque à Arequipa un dimanche en pleine fête de la ville. On commence par se perdre autour de la « Plaza des Armas » à cause d’une incompréhension de chauffeurs de taxi. Pendant plus de deux heures on essaie de se retrouver au milieu de la foule. Finalement, c’est grâce à cette mésaventure qu’on fait la connaissance d’un charmant allemand lui aussi perdu et qu’on trouve par son intermédiaire une sympathique auberge. Son propriétaire Pitchin organise un BBQ le soir de notre arrivée, c’est l’occasion de tester les spécialités locales : des saucisses et des « papas cocktail » (patates de la taille d’une tomate cerise) à la sauce Huancaina (biscuits salés, fromage frais, lait et piments) le tout arrosé de  Pisco Sour : un vrai festin. Le lendemain, on passe la journée à flâner dans cette « ville blanche », surnommée ainsi pour ces belles constructions en pierre de lave blanche. On apprécie particulièrement la visite du  monastère Santa Catalina fondé en 1579 par une riche veuve espagnole : une magnifique ville dans la ville.   


On file ensuite vers Puno, grosse ville dynamique au bord du Lac Titicaca : le plus haut lac navigable du monde perché à 3810m. De là, on part pour une journée en bateau sur ce lac légendaire d’où serait originaire la civilisation inca. On s’arrête d’abord sur les très touristiques mais surprenantes îles Uros où vit une communauté indienne sur d’épaisses couches compactes de roseaux flottants. On poursuit ensuite notre route vers l’île de Taquille. Depuis ces hauteurs, les paysages, les odeurs et surtout le bleu du lac, nous rappellent un peu la Provence.


Après le Lac Titicaca, on part vers Cuzco (nombril en quechua), la capitale de l’Empire inca, et une des nouvelles merveilles du monde : le Machu Picchu. En route vers celui-ci, on visite deux premiers sites de la Vallée Sacrée. D’abord, Pisac et ses ruines incas perchées dans un bel environnement montagneux ainsi que son marché artisanal bien garni.


Puis après 3 collectivos (minibus locaux), on rejoint Ollantaytambo, petit village surplombé par une imposante forteresse incas depuis lequel on prend en soirée un train pour Aguas Calientes, village d’accès au Machu Pichu. Seulement 3h de sommeil et on enchaîne les longues files d’attente pour être parmi les 400 premiers à l’entrée du site et ainsi être autorisés à grimper le Wayna Picchu (pain de sucre qui surplombe le Machu Pichu). Dès l’ouverture, on entame tranquillement la visite de cette splendeur en compagnie des lamas résidents. Puis à 10h, une fois la brume matinale dissipée, Anne, Manu et Loïc se lancent dans l’ascension tant espérée du Wayna Picchu. La grimpette est raide et intense mais au sommet la vue est sur le Machu Picchu si petit au milieu des montagnes verdoyantes environnantes est très impressionnante. 


On termine notre balade sur ce site époustouflant puis on retourne à Aguas Calientes pour déjeuner avant de reprendre notre train vers Cuzco. Le lendemain, on s’accorde une grasse matinée avant de partir découvrir d’autres sites de la Vallée Sacrée : Las Salinas et ses 4000 bassins de salines encore en exploitation en pleine cordillères des Andes ; Moray et son système ingénieux de terrasses incas en amphithéâtre ; et enfin le village de Chinchero et son marché artisanal installé à même le sol.


Pour notre dernière journée à Cuzco, on part d’abord visiter le site de Sacsahuaman, un temple-forteresse surplombant la ville puis on redescend en ville pour flâner autour de sa magnifique place des armes avant de prendre un interminable bus de nuit pour Lima.


Pour ce passage express à Lima, on se promène dans le quartier touristique de Miraflores, on pousse jusqu’à ses plages en contrebas des falaises et on s’offre un apéro dînatoire à l’auberge pour notre dernière soirée en compagnie de Manu et Emilie. Le lendemain, ils repartent vers la France alors qu’avec Anne, on poursuit notre découverte du Pérou en se dirigeant vers Huaraz, ville andine coincée entre la cordillère Blanche et la cordillère Noire. On se fait gentiment guidé par Bertrand (contact photo de Loïc), un suisse installé au Pérou tenant une agence de voyage en ligne (http://www.alpa-k.org/). On apprécie particulièrement le calme de cette ville et ses bons restos. On fait une première promenade jusqu’au Mirador de Rataquena  pour une vue imprenable sur les deux cordillères puis le lendemain, on se lance dans un beau trek jusqu’à  la Laguna Churup perchée à 4750m : une journée de marche mémorable !


On s’accorde une journée tranquille avant de prendre un bus de nuit pour Trujillo, ville coloniale sur la côte nord désertique. Depuis elle, on visite : le site archéologique de Chan Chan, ancien centre de l’Empire Chimu aux couleurs sable ; la Huaca de la Luna, temple de la civilisation Moche riche de bas-reliefs colorés pour un bel aperçu de la grandeur des ancêtres des incas ; et la station balnéaire de Huanchaco où on goutte encore au Cebiche, spécialité de poisson cru mariné dans du jus de citron.


On consacre une journée entière au transport aller-retour jusqu’au village de Lambeyeque, à la périphérie de Chiclayo pour visiter l’excellent musée des Tombes Royales de Sipan qui abrite les trésors d’une des plus grandes découvertes archéologiques du Pérou de ces 50 dernières années. Puis il est déjà temps de retourner à Lima. Avant que Anne ne reparte vers la France à son tour, on découvre le centre historique de Lima autour de sa superbe Place Mayor et on fait le tour des petits marchés de souvenirs de Miraflores. 


L'album photo est ici.

L&L pour EWTnews

mardi 31 août 2010

On the moon !

C’est à Santiago que démarre notre road trip sud américain. C’est aussi ici qu’on retrouve Anne, Emilie et Manu, trois amis venus sacrifier leur vacances estivales avec nous ;-) On fait un passage dans un mall à l’américaine et dans des petits marchés locaux pour nous équiper contre le froid (manteau, bonnet péruvien, dessous Damart ...). Avant d’entamer notre route vers le nord, on prend le temps de grimper sur la colline San Cristobal pour avoir une vue d’ensemble sur cette capitale encerclée de montagnes : on prend alors conscience de son étendue.


Premier stop non loin de là … à Valparaiso (ou vallée paradis) : premier port et deuxième ville du Chili. Changement de décor, après le gris de Santiago, on débarque dans une ville toute en couleur. Construite sur des collines très raides, on prend un vieil ascenseur datant de 1880 pour rejoindre notre auberge. Pour découvrir agréablement cette ville ultra vallonnée, on empreinte un « collectivo » (minibus local) jusqu’à la route des crêtes surplombant la ville puis on redescend à pied à travers ses charmantes rues et ruelles parsemées de maisons en tôle ondulée et de graffitis.


On initie nos amis au bus de nuit pour rejoindre La Serena, notre étape balnéaire … s’il avait fait beau :-(. On échappe à sa météo pluvieuse en allant explorer la vallée voisine d’Elqui. On profite ainsi d’une superbe journée dans cette région viticole où est produit le Pisco, eau de vie de raisin que le Chili et le Pérou revendiquent comme leur boisson nationale.


Le lendemain, on pousse jusqu’au port de Coquimbo à quelques km seulement de la Serena. Lions de mer, pélicans et mouettes accompagnent le retour des pêcheurs pour notre plus grand plaisir. C’est aussi l’occasion de manger du bon poisson frais … humm ! Merci Battitte (rencontré sur l’île de Pâques) pour ce bon plan.


On part ensuite vers notre étape nature et grand espace du Chili : les environs du San Pedro de l’Acatama (2500m d’altitude). On se met en mode « altitude » : boire beaucoup d’eau, manger léger, prendre du maté de coca et bouger doucement ! On part explorer en fin d’après midi la « Valle de la Luna », premier contact avec le désert de l’Acatama, le plus aride du monde. On comprend vite d’où vient son nom : les paysages y sont lunaires !


On poursuit notre découverte des alentours avec une excursion d’une journée dans le salar de l’Atacama. Quel spectacle que les flamants roses se nourrissant dans une lagune du salar au petit matin et les magnifiques lagunes de Miniques et de Miscanti perchées à plus de 4200m au pied de leur volcan associés : l’altitude mais surtout les paysages nous coupent le souffle !


Pour notre dernière journée dans la région, on se réveille à 3h du matin afin de monter aux Geysers del Tatio avant le levé du soleil et de pouvoir ainsi les voir en ébullition. Arrivés à 4280 m à 5h du matin, dur dur de sortir du bus quand il fait -12°C ! Mais les cheminées qui commencent à apparaître à l’aube dans ces paysages nous motivent à sortir. Dehors on se croirait dans un décor de science fiction, les geysers s’activent toutes les 2-3 minutes, on sent la terre bouillir c’est phénoménal ! Dès les premiers rayons du soleil, la température grimpe et l’activité des geysers s’éteint. Les Andes apparaissent autour des ruisseaux bouillants et de la piscine naturelle où les plus motivés se baignent.


Sur le chemin du retour à San Pedro, on aperçoit des vigognes au loin et on approche des alpacas et des cactus au plus près. 



Un vrai bonheur de partager toutes ces découvertes avec des amis !

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L&L pour EWTnews

mercredi 25 août 2010

Best of Pacific

22920 km et 8 semaines soit 3h30 de transport/jour c’est ce qu’il nous a fallu pour traverser une partie de l’Australie et faire escale sur 5 îles polynésiennes et sur l’île de Pâques. On a particulièrement apprécié l’immensité des espaces australiens, l’accueil très amical des polynésiens et les géants de pierre de l’île de Pâques.


Nos coups de cœur communs sont l’Outback australien, la nage avec les raies Manta dans le lagon de Rangiroa et la carrière de moais sur l’île de Pâques.


Pour conclure, il apparaît en Océanie un contraste évident entre la modernité australienne et la culture ancestrale Rapa Nui alors que la Polynésie associe des infrastructures développées et un attachement profond à ses traditions.  

L&L pour EWT news

dimanche 15 août 2010

La mystérieuse Rapa Nui

En route vers l’Amérique du Sud, on fait une dernière escale en Océanie sur l’île de Pâques, ainsi nommée car elle fut découverte le jour de Pâques 1722. On passe 7 nuits (record du tour du monde) sur cette île célèbre pour ses moais. On entre en mode espagnol (langue et horaires décalés) sur ce territoire chilien.

L’île est très différente de celles de la Polynésie française, pas de barrière de corail, pas de lagon, on est comme sur un gros caillou. Cette vue en hauteur sur l’Océan Pacifique à perte de vue est très impressionnante, on se sent très isolé (le territoire habité le plus proche est à plus de 2000 km) et tout petit face aux éléments : les vents modifient la météo chaque demi-heure (arc en ciel en série) et la mer très agitée s’écrase violemment sur les falaises.

Depuis le seul petit village de l’île, Hanga Roa, on prend le temps de découvrir tranquillement le patrimoine archéologique exceptionnel de l’île. A peine installés dans notre camping, on part à la recherche des fameux moais, statues de pierre sculptées dans les roches volcaniques de l’île et destinées aux cultes des ancêtres. On tombe rapidement nez à nez avec nos premiers moais : ces géants de basalte exercent tout de suite sur nous une grande fascination !


Ils sont environ 900 dispersés sur différents sites, on part à la découverte des sites les plus éloignés en petit 4x4. En se dirigeant vers la côte nord de l’île, on découvre son centre vallonné peuplé de chevaux sauvages.


Arrivés à la plage d’Anakena, on explore ce site revêtant une importance symbolique : selon la légende, c’est ici que Hotu Matua, l’ancêtre des Pascuans d’origine polynésienne, aurait débarqué. On suit ensuite la côte nord jusqu’à la péninsule Poike, à sa pointe sud-est, on s’émerveille du site de Tongariki. Quinze moais sont installés sur leur ahû (plateforme cérémonielle) dos à la mer comme pour surveiller les villageois.


A un kilomètre seulement, on entre dans la carrière de moais : c’est dans le cratère du volcan Rano Raraku, que furent sculptés tous les géants de pierres. On se promène au milieu de dizaines de moais à différents stades de fabrication. La plupart sont dressés, mais seule la tête dépasse du sol : il règne comme un sentiment d’abandon.


Sur le chemin du retour, on passe par le site de Ahu Akivi au centre de l’île. Les sept moais regardant l’Océan Pacifique (l’exception) représenteraient les premiers chefs de clans ayant colonisé l'île. Au coucher du soleil, c’est assez fabuleux !


Le jour suivant, la pluie nous bloque au camping. C’est l’occasion de faire plus ample connaissance avec un jeune couple de québécois et trois basques fort sympathiques et d’échanger sur nos voyages respectifs. Le lendemain, on part à cinq explorer à pied la côte ouest de l’île, avec comme objectif de visiter la grotte d’Ana Kalenga. Après quelques fausses joies, on tombe dessus, on se motive à rentrer dans ce petit trou de souris à 4 pattes dans le noir mais une fois l’entrée passée on se retrouve sur le flan de la falaise face à l’océan, c’est très impressionnant !


On termine notre découverte de l’île, en montant par un joli sentier jusqu’au volcan Rano Kau à la pointe sud ouest de l’île. Son cratère renferme un lac volcanique recouvert partiellement de roseaux flottants.


Derrière lui se cache le village cérémoniel restauré d’Orongo au centre du culte de l’homme oiseau. Chaque année, une compétition visant à obtenir le premier œuf de sterne fulgineuse (oiseau nichant sur les minuscules îlots au bas de la falaise) y était organisé. Le vainqueur devenait homme oiseau pour l’année et acquérait un statut prestigieux dans la communauté.

L'album photo est ici.

L&L pour EWT news